Cette année, marque la deuxième participation de Coline Van Loock à la compétition de soudure des Startech’s Days, une compétition de talents organisée au WEX et cofinancée par l’Europe. C'est la troisième fois qu'une fille concourt en soudure, mais pour Coline, être la seule femme dans un métier encore largement masculin ne semble poser aucun problème, au contraire : « Mes amies aiment bien me présenter comme la ‘copine badass’ qui fait un métier trop stylé », raconte-t-elle en souriant.
Un changement de cap vers un métier de passion
Coline n’a pas toujours envisagé de faire carrière dans la soudure. Elle raconte avoir entamé des études en traduction, avant de se rendre compte, pendant le confinement, que ce métier ne lui convenait pas. « Avec le Covid, je me suis rendu compte que je ne voulais pas passer ma vie derrière un ordinateur », confie-t-elle. Après un an d’études, elle décide de changer radicalement de voie et se tourne vers le Forem pour une semaine d’essai-métier. C’est là qu’elle découvre la soudure, et le coup de foudre est immédiat. « J’ai tout de suite su que c’était ce que je voulais faire », dit-elle. Elle enchaîne alors avec six mois de formation et un mois de stage avant d’être directement engagée par une entreprise de tuyauterie industrielle.
La compétition, une corde de plus à son arc
Quand son professeur lui parle pour la première fois des Startech’s Days, Coline hésite, mais se dit que cette compétition est une belle opportunité pour étoffer son CV. Elle se lance donc, même si cela implique de poser des congés pour pouvoir suivre les entraînements. « J’ai installé un poste de soudure chez moi pour m’entraîner », explique-t-elle. Entre ses sessions à domicile et celles au Forem, Coline travaille dur pour être prête.
La compétition en elle-même est intense. Les participants doivent souder des pièces métalliques sous les yeux d'experts qui vérifient chaque échantillon à la radio pour détecter les moindres défauts. « Hier, j’avais pris un peu d’avance, mais aujourd’hui, je préfère prendre mon temps pour ne pas risquer de me tromper », dit-elle, concentrée. Elle a réalisé quatre pièces hier dans le cadre de la compétition et doit aujourd'hui souder une cuve en acier, avant d’attaquer les deux prochaines constructions en aluminium et en inox.
Soutien et camaraderie : les moments forts
Au-delà de la compétition, Coline apprécie surtout l’ambiance et les liens qu’elle tisse avec les autres participants. « L’année dernière, on avait formé un groupe de copines et au moment de la remise des prix, c’était l’euphorie. Quand l’une d’entre nous gagnait, c’était une victoire pour toutes », se souvient-elle avec émotion. Cette année, elle espère revivre cette expérience de solidarité et de soutien mutuel.
Être une femme dans un monde d’hommes
Sur le terrain, Coline a l’habitude de surprendre. « Au début, les gens sont étonnés. Souvent, ils pensent que je suis chef de chantier », raconte-t-elle en riant. Ses collègues l’accueillent toujours positivement et semblent même fiers de voir une femme exceller dans ce domaine. Pour Coline, il est important d’être respectée, mais elle précise qu’elle sait se faire entendre si besoin : « Je suis un peu rentre-dedans si on m’embête », ajoute-t-elle avec un clin d'œil.
Une passion pour la polyvalence et l’avenir
Ce que Coline aime le plus dans la soudure, c’est la diversité des possibilités offertes par ce métier. « Les gens ne se rendent pas compte de tout ce qu’on peut faire avec la soudure. Pour moi, c’est essentiel de pouvoir explorer plusieurs techniques, plusieurs types de projets », dit-elle. Elle envisage même de poursuivre des cours du soir afin de devenir ingénieur-soudeur et peut-être, un jour, de travailler dans des environnements aussi divers que les pipelines dans le désert par exemple. « Les débouchés sont énormes », affirme-t-elle, les yeux brillants.
Conseils aux futurs soudeurs et aux jeunes talents
Pour celles et ceux qui hésitent à se lancer dans la soudure, Coline a un conseil simple : « Essayez d’abord et si vous aimez, foncez. On n’aura jamais de mal à trouver du travail. » Quant aux jeunes qui aimeraient se lancer dans les Startech’s Days, elle partage une citation de Nelson Mandela qui l’a particulièrement marquée : « Soit on gagne, soit on apprend. Il n’y a rien à perdre, et même si on ne remporte pas la compétition, on en ressort grandi. »
L’anecdote d’une truelle géante
Coline termine l’interview en nous racontant avec fierté une anecdote de sa formation : « Avec le Forem, on a soudé la plus grande truelle du monde ! Elle fait 3 mètres de long, pèse 300 kilos, et elle est exposée à Rumes, dans le Tournaisis. » Pour elle, cette truelle est le symbole de ce que la soudure peut accomplir : des œuvres solides, visibles et surtout, empreintes de passion.
Coline incarne avec détermination et passion la diversité des parcours dans un secteur où les femmes sont encore peu représentées. Sa participation aux Startech’s Days est l’occasion de montrer à toutes et tous qu’avec du courage, de l’engagement et un peu de folie, tout est possible.
En soutenant les Startech’s Days, l’Europe joue un rôle essentiel dans l’avenir des jeunes talents en valorisant les compétences techniques et en encourageant les parcours atypiques. Des initiatives comme celle-ci permettent à des jeunes comme Coline de se former, de se dépasser et de trouver leur place dans des métiers où la passion fait la différence. En investissant dans ces projets, l’Europe contribue à ouvrir de nouvelles voies professionnelles, soutenant ainsi les talents qui bâtiront le monde de demain.
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