Dans le cadre du dispositif SAACE (Structures d'accompagnement à l'auto-création d'emploi), nous avons rencontré Laura Vanderpas, qui a lancé son entreprise de nettoyage extrême, Nettxtrem, après un parcours atypique. Découvrez son témoignage, illustrant l'accompagnement précieux que la SAACE « Je crée mon job » a apporté à la création de son entreprise.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours avant de vous lancer dans l'entrepreneuriat ?
Laura : Avant de devenir entrepreneuse, j'ai travaillé pendant près de 15 ans dans une société de peinture et décoration, en tant que cogérante. Je m’occupais des aspects techniques ainsi que du conseil en couleur. En 2023, j’ai traversé une période de burn-out, ce qui m'a poussée à réfléchir à une réorientation professionnelle. C’est à ce moment-là que je suis tombée sur le site 1890.be de Wallonie Entreprendre, qui expliquait clairement les démarches pour devenir entrepreneuse. C’est ainsi que j’ai découvert les SAACE.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer votre propre entreprise ?
Laura : Je voulais surtout ne plus avoir de comptes à rendre et pouvoir exercer un métier en adéquation avec mes valeurs. J’en avais assez du merchandising et de l’obsession du chiffre. J’aspirais à quelque chose de plus humain. C’est ce qui m’a orientée vers ce métier de nettoyage extrême, qui n’est pas uniquement axé sur le profit, mais qui est aussi une aide concrète aux personnes dans des situations difficiles.
Pouvez-vous expliquer brièvement en quoi consiste votre entreprise ?
Laura : Mon entreprise s’occupe de nettoyage extrême, ce qui signifie que nous intervenons là où les sociétés de nettoyage classiques ne vont pas. Nous traitons des scènes post-mortem, les situations de syndrome de Diogène, les dégâts sanitaires, ou encore des cas d’incurie extrême. Ce sont des interventions délicates et parfois difficiles, mais elles apportent une réelle aide à ceux qui en ont besoin.
Comment vous est venue l’idée de vous lancer dans ce secteur particulier ?
Laura : Ce n’était pas une idée initiale, mais j’y pensais depuis longtemps. À l’époque, il y avait très peu de sociétés qui offraient ce type de services en Belgique. Comme les aspects un peu désagréables de ce métier – les odeurs, la saleté – ne me dérangent pas, j’ai vu là une opportunité de mettre mes compétences à profit tout en comblant un manque sur le marché. Et surtout, j’avais envie de faire quelque chose d’utile.
Comment avez-vous découvert et rejoint le dispositif SAACE pour monter votre entreprise ?
Laura : C’est en naviguant sur le site 1890.be que j’ai découvert les différentes structures SAACE en Belgique. Comme je n’étais pas motorisée à ce moment-là, j’ai regardé quelles options étaient accessibles en transports en commun. J’ai visité les sites des différentes SAACE et comparé ce qu’elles proposaient. C’est comme ça que je suis arrivée chez "Je crée mon job", la structure qui m’a accompagnée.
Quelles ont été les étapes clés de votre parcours avec "Je Crée Mon Job" ?
Laura : Tout a commencé par une présentation en ligne du dispositif, puis un rendez-vous personnalisé pour discuter de mon projet. Ensuite, j'ai suivi des formations obligatoires sur la gestion d’entreprise. J’ai été accompagnée par une personne dédiée, qui m’a guidée tout au long de la création de mon entreprise. Elle m’a aidée à structurer mon projet, à ne rien oublier et à approfondir certains aspects.
Aviez-vous déjà votre idée d’entreprise avant d'intégrer le SAACE ?
Laura : Oui, j’avais déjà l’idée de lancer une entreprise de nettoyage extrême avant d’arriver chez "Je crée mon job". Le dispositif m’a surtout aidée à concrétiser ce projet, à peaufiner certains aspects, notamment grâce aux conseils et aux formations.
Quels ont été les plus grands défis que vous avez rencontrés lors de la création de votre entreprise ?
Laura : Le plus gros défi a été de me faire connaître et de prospecter des clients. Le secteur du nettoyage extrême est assez particulier et pas forcément bien connu. Heureusement, ma référente m’a donné des idées pour diversifier ma prospection et élargir mon réseau.
Comment le SAACE vous a-t-il aidée dans ce processus ?
Laura : Le soutien de ma référente a été constant, avec des réunions régulières pour faire le point sur l’avancement de mon projet. Elle m’a donné des pistes pour développer ma clientèle et surmonter certains obstacles. C’était vraiment rassurant d’avoir quelqu’un à qui poser des questions et qui pouvait m’aider à réfléchir à des solutions.
Où en êtes-vous aujourd’hui dans votre parcours entrepreneurial ?
Laura : Mon entreprise est bien lancée. J’ai déjà remporté plusieurs marchés publics et j’ai des partenariats avec des organismes comme des sociétés de logement social, des CPAS et même la justice. À ce stade, je vais bientôt passer à temps plein et mon mari va rejoindre l’entreprise comme conjoint aidant pour m’épauler dans les tâches plus physiques. J’espère également pouvoir embaucher du personnel à l’avenir.
Recommanderiez-vous le dispositif SAACE à d’autres personnes qui souhaitent créer leur entreprise ?
Laura : Absolument ! C’est un soutien précieux. Beaucoup d’entrepreneurs essaient de se lancer seuls, mais ils oublient des étapes cruciales comme le plan financier ou l’étude de marché. Avec un accompagnement comme celui des SAACE, on peut tester son projet en toute sécurité et le structurer de manière solide.
Quels sont vos objectifs pour l’avenir ?
Laura : Mon objectif est de continuer à prospecter et à étendre mes services, notamment en travaillant davantage avec des institutions. À terme, j’aimerais embaucher du personnel pour faire grandir l’entreprise.
Pour conclure, quel serait votre message à ceux qui hésitent à se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Laura : Si vous avez une idée et que vous croyez en votre projet, foncez ! Mais faites-le avec un accompagnement solide comme celui des SAACE. Cela vous évitera bien des écueils et vous donnera toutes les chances de réussir.
Grâce à l’accompagnement des SAACE, Laura a pu transformer une idée en une entreprise pérenne. Son parcours montre l’importance de ces dispositifs, soutenus par l’Europe, pour accompagner les entrepreneuses et entrepreneurs dans des secteurs aussi atypiques que le nettoyage extrême.
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